Le gouvernement ivoirien a suspendu, mercredi en conseil des ministres, les organes dirigeants de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (MUGEF-CI), en proie depuis quelques mois à une crise de leadership, annonçant par la même occasion un audit des comptes de cette structure qui compte plus de 240 000 adhérents.
"En attendant, compte tenu du fait qu’à la date où nous parlons, les syndicats opposés sont au tribunal, le gouvernement a pris la décision de suspendre tous les organes dirigeants de la MUGEF-CI, de diligenter un audit des comptes, et puis, dans l’intervalle, confier la gestion de la MUGEF-CI à un comité de gestion qui gèrera les affaires courantes jusqu’à ce que de nouveaux organes soient mis en place", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Koné Nabagné Bruno, lors d’un point de presse à l’issue du conseil d ministre.
"Vous savez que l’Etat de Côte d’Ivoire a concédé à la MUGEF-CI une partie de ses prérogatives. La Mugefci est constituée de plusieurs syndicats. Il se trouve que, malheureusement, le fonctionnement de la MUGEF-CI est régulièrement troublé par des mésententes entre les syndicats eux-mêmes. Ce n’était pas la vision lorsque l’Etat cédait une partie de ses prérogatives à cette mutuelle ", a-t-il déploré.
Pour M. Nabagné Koné, "Il convient de revenir à une situation normale (à la MUGEF-CI) dans l’intérêt des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire".
La MUGEF-CI est secouée par un conflit opposant son actuel PCA, Joseph Holland N’da, à un groupe d’administrateurs, qui jugent le mandat du premier expiré. Un imbroglio juridico-administratif qui laisse planer sur les quelque 600.000 bénéficiaires (les adhérents et leurs ayants-droit) de la mutuelle un risque de se retrouver sans couverture médicale.
La juge de première instance avait ordonné, le 24 février, l’expulsion du camp Holland N’Da du siège social de la MUGEF-CI, sur plainte des administrateurs dissidents. L’exécution de cette décision avait par la suite été suspendue par le procureur de la République.
Récemment, un collectif informel de mutualistes, au cours d’une conférence de presse, à l’hôtel communal de Cocody (Abidjan), demandait à l’Etat de "prendre ses responsabilités ", réclamant "la nomination d’un administrateur provisoire".
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